Stéphane, nous l’avons rencontré avant-hier soir, au Mourillon. Nous cherchions une aventure d’un soir, comme d’habitude. Les candidats étaient peu nombreux, et peu avant minuit, nous allions partir quand une voiture est passée une première fois, sans ralentir. Emana qui voit mieux que moi m’a dit :

_ « Il a l’air bien celui-là. »

_ « Il ne cherche rien, il ne s’est même pas arrêté. Et puis je suis fatigué. Il n’y aura rien ce soir. » _ « Je t’assure que si. Attends encore cinq minutes, et si je me suis trompée on rentrera. » Elle ne s’était pas trompée.

La voiture est revenue directement vers la nôtre. Par la vitre nous nous sommes salués, présentés, expliqués sur notre recherche mutuelle. D’un clignement d’oeil et d’un léger mouvement de la tête, ma femme m’a fait comprendre que c’était bon pour elle. J’ai simplement ajouté, même si une réponse négative n’aurait rien changé :

_ « Ça ne vous dérange pas si je vous filme ou que je prenne des photos pendant ? » Je n’ai même pas eu à préciser, comme souvent, que c’était pour un usage strictement privé, que je ne prenais jamais le visage, et que je montrerai les clichés après. Stéphane était d’accord. Je ne sais même pas s’il avait écouté mes exigences, tant il était concentré sur cette belle femme qui lui faisait envie.

_ « On va chez moi, si vous voulez ? J’habite Ollioules. » Ça met en confiance d’emblée. Le plus souvent les rencontres de ce type évitent le domicile personnel, pour des raisons de méfiance naturelle, plus que par sécurité. C’est plutôt à l’hôtel que nous nous retrouvons d’habitude.

Nous démarrons et suivons Stéphane.

Moment exquis et plein de promesses quand Emana pose ainsi sa main sur ma cuisse, qu’elle caresse et serre affectueusement. Ça veut dire qu’elle est très excitée et très contente de notre découverte.

_ « Tu vas voir, je suis certaine que ça va être bien. J’ai très envie, tu sais ? Je vais te faire faire de belles photos. Je vais m’éclater. » Waouh ! Quelle énergie d’un seul coup.

À Ollioules, Stéphane nous conduit sur un petit parking en contrebas de la place.

_ « J’habite à 100 m à pied. »

Nous le suivons à travers les ruelles de la vieille ville, jusqu’à un immeuble très ancien. L’escalier est un peu raide, recouvert de tomettes rouges de Salernes. Son appartement est au dernier des trois étages. Il est seul sur le palier. Nous entrons.

C’est tout petit, cela ressemble à une chambre d’étudiant : une pièce principale, qui sert à la fois de salle à manger, de cuisine dans un coin, et de chambre. Seule la salle de bain et les toilettes sont à l’écart. Notre hôte nous propose un café ? Un verre ? Nous déclinons. Emana semble aussi pressée que lui d’entamer les débats… Je dépose sur la table mon sac qui contient mes appareils. Emana remarque quelques CD éparpillés. Elle consulte les titres, tandis que Stéphane lui propose de prendre ce qu’elle veut pour les enregistrer. Ils ont des goûts en commun. Normal elle a 23 ans et lui 28. J’en ai beaucoup plus.

Tout se met en place assez simplement, malgré une petite gêne ambiante. Il faut souvent le recours à un peu d’alcool pour lever les inhibitions, même quand le désir est fort. Poussée par le sien, et sentant qu’il faut que quelqu’un se décide, Emana repose les CD et prend Stéphane par la main. Sans un mot, très vite, ils s’allongent sur le lit. Stéphane est gauche tout d’un coup. Alors Emana le caresse, simplement : le bras, le dessus de la main, le torse, le visage. Ça y est, il ose. Un baiser. Un bisou plutôt. Puis un autre, et un autre. Enfin ils s’embrassent à pleines bouches. Les langues se mêlent, les souffles se mélangent, le désir croît et se partage.

Quand elle veut quelque chose…

Personne n’étant plus en état de me voir, je m’installe, ainsi que mon matériel. Juste un petit regret technique, le lit est dans le coin le plus sombre de la pièce. Ce n’est bon ni pour les photos, ni pour le film. Tant pis, j’utiliserai le flash, en espérant que ça ne les perturbera pas.

Les deux jeunes amants en sont aux tripotages. Chacun explore le terrain qui s’offre à lui.

Stéphane pelote les seins de ma femme à travers son chemisier dégrafé.

Elle, fouille sous sa chemise le torse viril.

Il passe sa main sur le devant du slip blanc de sa partenaire, essaye de sentir la fente à travers le coton.

Elle, déboutonne le jean et dégage le sexe qui dépasse déjà du caleçon. Elle caresse le membre prometteur.

Lui, écarte le tissu et découvre le minou habilement rasé. Ses doigts touchent enfin ce dont il rêvait.

Ils ne prêtent pas la moindre attention à mes flashes. Je n’en abuse pas non plus. Le spectacle se suffit à lui-même. Je ne songe même pas à me masturber. Tout au plus je passe la main de temps à autre sur mon propre membre, à travers le velours. Je savoure les ébats de ma femme dans les bras d’un jeune homme de son âge. C’est plus un plaisir intellectuel que physique. Merci aux freudiens et aux lacaniens de m’épargner leurs analyses, c’est bon et c’est tout. Ma femme baise avec un autre homme, j’adore la regarder dans l’abandon complet, comme j’aime la voir dans toutes les circonstances de la vie.

Stéphane est à présent sur le dos. Il sait n’être pas le maître du jeu, juste un de ses bénéficiaires. Son tour viendra, peut-être plus tard, de diriger les opérations. Mais pour l’instant c’est elle qui commande, précisément. Elle a baissé le slip et entrepris une fellation sur le bel objet de son envie. Stéphane la regarde par moment, en train de prendre sa queue toute entière dans la bouche. Il est aux anges. Moi aussi.

Soudain, sans interrompre son délicieux office, elle se retourne vers moi et me lance un clin d’oeil. Puis lâchant la bite un instant, me dit, c’est du moins ce que je devine à ses lèvres qui bougent sans qu’elle émette un son :

_ « C’est bonnnn ! »

Et elle suce à nouveau, longuement.

Au bout de minutes qui paraissent des heures, ils se lèvent tous les deux en même temps, pour retirer prestement leurs habits. Les voilà nus maintenant, l’un contre l’autre, et les caresses reprennent. Stéphane fouille la fente d’Emana qui lui ouvre largement ses cuisses. Il la doigte, la masturbe, pénètre à nouveau sa bouche de la langue. Ce ne sont plus des préliminaires, c’est déjà un accouplement. D’ailleurs il tend le bras vers la table de chevet, ouvre hâtivement le tiroir et déchire un préservatif qui s’y trouvait préparé. Emana s’allonge contre son flanc, prête à tout. Il déroule fébrilement la capote sur sa verge. Elle tire aussitôt Stéphane sur le dos et le chevauche. Il malaxe la poitrine qu’elle lui offre. De longs baisers amoureux, encore. Puis je vois la main de Stéphane saisir sa bite et la frotter contre la vulve en chaleur. Il cherche à la faire sienne. MA femme !

Moment de délices inénarrable ! Mon souffle s’arrête à cet instant crucial. Il a trouvé le passage, cesse les va-et-vient, à l’entrée du vagin qui épouse la forme du gland. Celui-ci disparaît lentement dans l’orifice chéri, et le reste de la verge suit. Il la pénètre, jusqu’aux couilles. Il a d’ailleurs de beaux testicules, lourds, qui buttent à présent contre les fesses de ma femme. Il est tout entier en elle. Elle est tout entière à lui !

C’est elle néanmoins qui fixe le rythme. Elle s’empale joyeusement, monte et descend, tantôt avec douceur, tantôt avec une vigueur que j’ai plaisir à voir _ sur le pieu terriblement tendu de son amant. Il la laisse faire, gentiment, de longues minutes, SE laisse utiliser par ma chérie en rut.

Je prends peu de photos car j’ai peur de troubler leurs amours, mais j’enregistre chaque image, chaque émotion perçue, chaque gémissement de l’un ou de l’autre, précieusement dans ma mémoire.

Bientôt elle se retrouve prise à son propre piège. Elle est allée un peu trop vite. Son envie était trop pressante.

Il a compris.

Alors, sûr de sa victoire, et de sa nouvelle maîtrise, il commence à la limer de plus en plus vite, de plus en plus loin. C’est lui qui dirige maintenant. Elle se met à gémir, doucement, fort, de plus en plus fort, de façon insoutenable. Jusqu’à un silence soudain et profond, dont je sais bien le sens.

Croit-elle que c’est fini ? Il l’a trop laissée faire pour se contenter de cela. Il repart de plus belle, piston infatigable. Et j’entends mon épouse souffrir le délicieux martyre, une nouvelle fois. Il la retourne, gentiment mais fermement. Sa tête écrase le traversin, elle mord les draps, ses propres lèvres. Elle voulait baiser ? Elle se fait baiser. Ô combien !

Gloire au vainqueur. Stéphane cesse lui-même son travail, soudainement. Il redonne quelques coups de reins profonds, trois ou quatre, pas plus, et retombe vaincu à son tour. Non par la partenaire : par l’épuisement. Il dort quelques secondes en elle, qui n’est pas plus glorieuse, le postérieur avachi et les seins alanguis sur le torse de son amant. J’observe, curieux et admiratif, la verge triomphante, revenir à la raison, et se retirer du sexe de mon épouse. Le caoutchouc, tout fripé, est rempli d’une belle quantité de liqueur qui n’est déjà plus blanche.

Elle a eu raison sur toute la ligne en le choisissant, lui.

Je les laisse s’aimer encore un peu à travers le sommeil, quelques minutes. Puis Emana retrouve ses esprits, se lève et file précipitamment à la salle d’eau. Autre moment savoureux : je lis dans le regard qu’elle m’adresse, de la honte. Oui, de la honte, paradoxalement. Elle est enchantée de sa partie de sexe, et elle a honte, devant moi, devant lui peut-être, devant sa conscience probablement, d’avoir été aussi salope. Et efficace ! Elle est magnifique. Même dans les pires contradictions. Elle voudrait être une fille sage, elle est une putain. Elle voudrait être chienne, elle a des pudeurs. Quelle femme !

La mienne.

Nous abandonnons notre hôte après qu’il nous eût donné sa carte. Peu de chances qu’on se revoie avant longtemps, peut-être jamais… À suivre pourtant…

 

PS : Stéphane, si tu te reconnais, et si tu nous reconnais, essaye de nous contacter. Tu nous manques. Tu lui manques…